200- Traitement par acupuncture de la migraine : actualités

Cette étude propose une analyse systématique des règles de prescription de l’acupuncture dans la migraine à partir de la littérature clinique publiée. Les auteurs analysent 911 études et identifient 1 610 prescriptions rapportées, correspondant à 181 points d’acupuncture.

Les analyses de fréquence montrent que les points les plus souvent utilisés sont 20VB, taiyang (EX-HN5), 8VB, 20VG et 4GI, avec une prédominance des points locaux tête–nuque et du méridien de la Vésicule biliaire. Les analyses d’association mettent en évidence un noyau prescriptif stable, centré sur la combinaison 20VB–taiyang–8VB, auquel s’ajoutent de manière récurrente des points distaux tels que 5TR, 3F ou 4GI.

Les analyses par clusters, facteurs et arbres de décision confirment la robustesse de ces assemblages, indépendamment des études individuelles. L’article fournit ainsi une cartographie descriptive des protocoles les plus fréquemment utilisés, utile pour situer les essais cliniques et les travaux mécanistiques ultérieurs.

Cet article illustre un tournant méthodologique en acupuncture dans lequel le data mining part des pratiques cliniques rapportées pour objectiver des régularités prescriptives.

Cet essai contrôlé randomisé compare l'acupuncture réelle et la fausse acupuncture (dispositif de Park) chez 64 patients avec migraine sans aura. L’évaluation repose à la fois sur des critères cliniques et sur l’analyse de l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle au repos.

Après l’intervention, des différences significatives entre les groupes sont observées pour plusieurs critères cliniques, notamment la fréquence des crises, le nombre de jours de migraine et l’intensité douloureuse. En imagerie, des modulations significatives de l’activité cérébrale sont mises en évidence dans plusieurs régions incluant le précuneus, le gyrus frontal moyen, l’insula, le thalamus, le gyrus lingual et le gyrus postcentral. Certaines variations des paramètres d’IRM fonctionnelle sont statistiquement associées aux changements cliniques observés.

Cette revue systématique analyse les études de neuroimagerie consacrées aux effets centraux de l’acupuncture dans la migraine. Les auteurs incluent quarante études cliniques contrôlées publiées jusqu’en novembre 2024, majoritairement menées chez des patients atteints de migraine sans aura. Les travaux reposent sur différentes modalités de neuroimagerie incluant l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), l’imagerie par tenseur de diffusion (DTI), la tomographie par émission de positons au fluorodésoxyglucose couplée à la tomodensitométrie (TEP-FDG/TDM), le Doppler transcrânien (DTC) et la spectroscopie par résonance magnétique (SRM).

Les études analysées distinguent les effets immédiats de l’acupuncture et ses effets préventifs. Les effets immédiats sont associés à des modifications d’activité dans des régions telles que le gyrus frontal moyen, le précuneus et le gyrus postcentral, principalement au sein des réseaux du mode par défaut, exécutif central et de la saillance. Les effets préventifs concernent plus largement le précuneus, le cortex cingulaire antérieur, le thalamus et le gyrus frontal moyen.

L’étude met ainsi en évidence des corrélats neurofonctionnels associés à l’action de l’acupuncture, impliqués dans le traitement de la douleur, la régulation émotionnelle et l’intégration sensorielle dans la migraine.

Cette étude explore le rôle du microARN miR-550a-3-5p dans les effets antimigraineux de l’acupuncture. Ce microARN est étudié en raison de son implication dans la régulation de PECAM1 une molécule clé de l’adhérence endothéliale impliquée dans des processus associés à la neuro-inflammation migraineuse.

Dans un modèle murin de migraine induite par la nitroglycérine, l’acupuncture au 20VB est associée à une réduction des comportements algiques, à une diminution de la libération de CGRP et à une atténuation de la neuro-inflammation au niveau du système trigémino-vasculaire. Ces effets s’accompagnent d’une augmentation de l’expression du microARN miR-550a-3-5p et d’une diminution de l’expression de PECAM1.

Des manipulations expérimentales complémentaires montrent que l’inhibition de miR-550a-3-5p réduit ou abolit les effets observés de l’acupuncture chez l’animal, indiquant un rôle fonctionnel central de cet axe moléculaire dans les effets antimigraineux observés.

Cette revue systématique synthétise 20 études expérimentales menées chez le rat et consacrées aux mécanismes biologiques de l’acupuncture dans des modèles animaux de migraine. Les modèles les plus fréquemment utilisés reposent sur la stimulation de la dure-mère et l’administration de nitroglycérine, plus rarement sur l’induction d’une dépression corticale envahissante (DCE), modèle expérimental classiquement associé à l’aura migraineuse.

Les points d’acupuncture les plus étudiés sont 20VB et 34VB, l’électroacupuncture constituant la modalité de stimulation majoritairement employée. Les études analysées indiquent que les mécanismes d’action de l’acupuncture reposent principalement sur la régulation du système descendant de modulation de la douleur, l’inhibition de neurotransmetteurs tels que le CGRP, la substance P et la sérotonine (5-HT), ainsi que sur une réduction de l’activation microgliale. Les travaux rapportent également une diminution des niveaux de cytokines inflammatoires, associée à une modulation de l’inflammation neurogénique et des processus de sensibilisation centrale.

L’article propose ainsi une synthèse structurée des données mécanistiques issues de l’expérimentation animale, en identifiant les principaux modèles expérimentaux, les cibles neurobiologiques étudiées et les voies impliquées dans les effets biologiques de l’acupuncture dans la migraine.

Cet essai contrôlé randomisé compare une acupuncture réelle à une fausse acupuncture (dispositif de Park) et inclut 50 patients atteints de migraine épisodique sans aura. Il est menée par la même équipe que celle ayant réalisé l’étude sur la modulation de l'activité cérébrale (2), et repose sur un protocole d’acupuncture identique. Les patients ont été évalués avant et après quatre semaines de traitement à l’aide de critères cliniques de la migraine et d’analyses métabolomiques plasmatiques.

Après traitement, le groupe acupuncture présente une diminution significative du nombre de crises par rapport au groupe fausse acupuncture. Des améliorations sont également observées pour l’intensité douloureuse, l’incapacité liée aux crises et certains domaines de la qualité de vie, tandis que la durée des crises ne diffère pas entre les groupes. L’analyse métabolomique met en évidence des modifications du profil métabolique plasmatique après acupuncture réelle, plus marquées que dans le groupe fausse acupuncture, avec identification de voies métaboliques différenciées.

Cette étude suggère que les effets cliniques de l’acupuncture dans la migraine s’accompagnent de modifications systémiques mesurables du métabolome plasmatique, ouvrant une piste exploratoire reliant les observations cliniques aux mécanismes biologiques mis en évidence par les travaux neurofonctionnels et expérimentaux.

Cette revue narrative synthétise les travaux reliant migraine, microbiote intestinal et acupuncture dans une perspective exploratoire. Les auteurs rappellent que la migraine s’accompagne fréquemment d’une dysbiose intestinale et d’altérations de l’axe microbiote–intestin–cerveau impliquant des mécanismes inflammatoires, neurovasculaires et neuroendocriniens.

La revue s’appuie sur des données expérimentales, principalement issues de modèles animaux, montrant que l’acupuncture peut moduler la composition et la diversité du microbiote, renforcer l’intégrité de la barrière intestinale et réduire l’inflammation périphérique et centrale. Dans des modèles de migraine, ces effets sont associés à une atténuation de l’activation trigémino-vasculaire et à une amélioration de paramètres nociceptifs, suggérant des voies biologiques plausibles d’action.

Cette revue contribue à structurer les hypothèses actuelles reliant acupuncture, microbiote intestinal et migraine, en proposant un cadre biologique cohérent susceptible d’orienter le développement d’études cliniques futures.