77- Zona chez un patient sous chimiothérapie : traitement par acupuncture

Cas clinique

Lieu

First Affiliated Hospital of Guanzhou University of Chinese Medicine. Guanzhou. Chine.

Histoire de la maladie

Un homme de 70 ans traité par chimiothérapie (rituximab et bortezomib) pour lymphome non hodgkinien. Deux jours après son second cycle de chimiothérapie, apparition d'un zona thoraco-abdominal étendu (figure 1) et douloureux (figure 2). Un traitement standard est entrepris avec un anti-viral (valaciclovir). Devant l'absence d'amélioration un traitement par acupuncture est initié.

Traitement par acupuncture

Points cités : jiaji - 6TR - 3IG - 34VB - 43VB. Techniques citées : électro-acupuncture - aiguilles de feu - fleur de prunier - ventouse

Evolution

Douleur

Effet antalgique rapide avec passage de la douleur de 6 à 2 sur l'échelle visuelle analogique (EVA) en 4 jours [figure 2]. La douleur est évaluée à 2 en fin de traitement (J12). Aucune douleur post-zostérienne n'est observée à trois mois.

Lésions cutanées

Evolution parallèle des lésions avec chute des croutes en 12 jours (figure 3)

Commentaires

• Effets rapides de l'acupuncture sur la douleur comme sur les lésions cutanées (figures 1 et 2) chez un patient après échec du traitement anti-viral mené dans les conditions préconisées (débuté avant les 72 premières heures, ici la 24ème heure, et sur une durée d'au moins 7j [1]).
• Absence de séquelles douloureuses post-zostériennes en dépit de la présence de facteurs classiquement péjoratifs (âge > 50 ans, intensité de la douleur, étendue des lésions, patient sous chimiothérapie, sans amélioration sous traitement anti-viral [1]). Une revue systématique confirme cet effet préventif de l'acupuncture sur les séquelles douloureuses du zona [2].
• Le traitement associe plusieurs techniques de stimulation. Chacune de ces techniques est habituellement utilisée isolement dans le traitement du zona et a fait la preuve individuellement de son intérêt (électro-acupuncture [3], aiguille de feu [4], ventouses [5], fleur de prunier sous la forme de saignées ponctuelles [6]). L'association de l'ensemble de ces techniques paraît lourde et surtout sans effet synergique démontré.
• En l'absence de données précises sur les effets indésirables, ces associations ne nous semblent pas à recommander, à plus forte raison chez un sujet à risque (patient immunodéprimé). En associant plusieurs techniques de stimulation on augmente logiquement le risque d'effets indésirables alors que le bénéfice n'est pas démontré.

Dr Claude Pernice & Dr Sophie Lison

Références

Résumé

Mots-clés : Maladies infectieuses - Oncologie - Techniques thérapeutiques