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148- Action différentielle de l’acupuncture manuelle et de l’électroacupuncture dans le traitement du syndrome des ovaires polykystiques.

Wang Y1,2, Wang Y1,2, Chen Y1,2, Lu W3, Tong X1, Li J1, Gao W1,2, Huang R1,2, Hu W1,2, Feng Y1,2. Distinct mechanisms of electroacupuncture and manual acupuncture in modulating hypothalamic GnRH-tanycyte unit function of polycystic ovary syndrome. Chin Med. 2025 Feb 5;20(1):18.
1Department of Integrative Medicine and Neurobiology, School of Basic Medical Sciences, State Key Laboratory of Medical Neurobiology and MOE Frontiers Center for Brain Science, Institutes of Brain Science , Fudan University, Shanghai, 200032, China.
2Shanghai Key Laboratory of Acupuncture Mechanism and Acupoint Function, Shanghai Institute of Acupuncture and Moxibustion, Fudan University, Shanghai, 200433, China.
3Department of Ophthalmology & Visual Science, Eye & ENT Hospital, Shanghai Medical College, Fudan University, Shanghai, China.

Objectif

Comparer les effets de l’électroacupuncture (EA) et de l’acupuncture manuelle (MA) sur l’unité GnRH–tanycyte1 dans le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).

Méthode

  • Modèle murin de SOPK induit par la dihydrotestostérone (DHT).
  • L’acupuncture a été appliquée sur deux points 29E (guilai) et 6Rte (sanyinjiao), séances de 30 minutes pendant quatre semaines, cinq jours par semaine.
    • électroacupuncture : Stimulation à 2 Hz, 0.2-0.5 mA (induction de contractions musculaires régulières).
    • Acupuncture manuelle : Stimulation manuelle par rotation en va et vient à 60 rotations/minute, répétée toutes les 5 minutes.
  • Évaluation par imagerie 3D2, séquençage transcriptomique3 et analyse sur souris transgéniques (Rax-CreERT2)4.

Principaux résultats

  • L’EA stimule la plasticité neurogliale et rétablit les projections axonales des neurones à GnRH. Elle cible l’intégrine β1 (Itgb1)5, un régulateur clé de l’unité GnRH–tanycyte, interface entre ces neurones, qui contrôlent la sécrétion hormonale, et les tanycytes, cellules gliales spécialisées dans la transmission des signaux hormonaux. L’imagerie 3D révèle une nette diminution de l’agrégation des terminaisons axonales de GnRH sous EA, confirmant son rôle majeur dans la remodélisation de l’environnement hypothalamique.
  • MA : Influence la régulation des neurotransmetteurs, notamment les récepteurs dopaminergiques et GABAergiques, mais son effet sur la structure hypothalamique est moins prononcé. L’imagerie 3D a montré que MA induit des modifications plus légères, suggérant un mode d’action complémentaire mais distinct.

Perspectives

En mettant en évidence une action différenciée entre l’acupuncture manuelle et l’électroacupuncture, cette étude ouvre la voie à des stratégies thérapeutiques adaptées :

  • EA semble plus indiquée pour les patientes présentant des altérations structurelles de l’hypothalamus, en raison de son action sur la plasticité neuronale.
  • MA pourrait être privilégiée chez les patientes souffrant principalement de dysrégulations hormonales fonctionnelles sans atteinte marquée des réseaux neuronaux, car elle cible davantage les neurotransmetteurs et les circuits endocriniens.

L’étude confirme l’intérêt des approches omiques, en particulier la transcriptomique, pour affiner la compréhension des mécanismes sous-jacents et ouvrir la voie à une acupuncture de précision.

Dr Johan Nguyen

Notes explicatives des termes clés de l’étude

  1. L’unité hypothalamique GnRH–tanycyte : Interface fonctionnelle entre les neurones à GnRH, qui régulent la sécrétion des hormones reproductrices, et les tanycytes, cellules gliales spécialisées dans la transmission des signaux hormonaux. Cette unité joue un rôle clé dans le contrôle de l’axe hypothalamo-hypophysaire et dans les déséquilibres hormonaux du SOPK. ↩︎
  2. Imagerie 3D : Technique permettant de visualiser les structures neuronales avec une haute résolution. Dans cette étude, elle a servi à examiner les projections axonales des neurones à GnRH, révélant que l’EA réduit leur agrégation anormale, contrairement à la MA. ↩︎
  3. Séquençage transcriptomique : Analyse globale de l’expression des gènes pour identifier les modifications induites par l’EA et la MA. Cette approche a révélé que l’EA influence la plasticité neurogliale, tandis que la MA agit principalement sur la régulation des neurotransmetteurs. ↩︎
  4. Souris transgéniques (Rax-CreERT2) : Modèle génétique permettant de cibler spécifiquement les tanycytes. Grâce à ce système, les chercheurs ont pu analyser l’implication de ces cellules dans les effets de l’EA et identifier des cibles moléculaires comme Itgb1. ↩︎
  5. Intégrine et Itgb1-FAK/TGFβR1/Smad2 : Itgb1 (intégrine β1) est une protéine impliquée dans l’adhésion cellulaire et la plasticité neuronale. L’EA active cette intégrine et la voie de signalisation FAK/TGFβR1/Smad2, favorisant la réorganisation des projections de GnRH et la restauration de l’environnement hypothalamique. ↩︎

Référence

  1. Wang Y, Wang Y, Chen Y, Lu W, Tong X, Li J, Gao W, Huang R, Hu W, Feng Y. Distinct mechanisms of electroacupuncture and manual acupuncture in modulating hypothalamic GnRH-tanycyte unit function of polycystic ovary syndrome. Chin Med. 2025 Feb 5;20(1):18. https://doi.org/10.1186/s13020-025-01068-3 🔓

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Mots-clés : Acupuncture expérimentale- mécanismes d'action - Gynécologie


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