En 1983 est publié un livre aux éditions Garancière, "Clés de l'acupuncture traditionnelle", dont l'auteur est un certain Roger Wybot (figure [1]). Ce livre est largement passé inaperçu. C'est qu'il ne contenait que des données très banales et datées contrastant avec les publications de l'époque marquées par la parution en langues occidentales de traités de référence chinois ou inspirés d'eux, du fait de l'ouverture des institutions médicales chinoises.
Cependant, ce livre possède une valeur historique unique non pas pour son contenu mais pour son auteur. Roger Wybot, figure clé du contre-espionnage français en tant que directeur de la DST de 1944 à 1958, était un fervent adepte de l’acupuncture et, plus encore, un praticien convaincu. En 1948, il devient l’élève de Georges Soulié de Morant l'introducteur de l’acupuncture en France. Ce double parcours, entre espionnage et acupuncture, interroge : que révèle-t-il des débuts de l’acupuncture en France et plus largement des trajectoires improbables qu’elle a pu susciter ?
Roger Wybot, le chef du contre-espionnage français en pleine Guerre froide
Roger Wybot (1912-1997), de son vrai nom Roger-Paul Warin, est un militaire d'active qui rejoint le général de Gaulle et la France Libre en 1941. Au sein du service de renseignements (B.C.R.A, Bureau central de renseignements et d’action), il dirige la section du contre-espionnage. Il est fait Compagnon de la Libération par décret du 17 novembre 1945.
Le 16 Novembre 1944, à seulement 32 ans, Roger Wybot devient le premier directeur de la toute nouvelle Direction de la Surveillance du Territoire (DST), poste qu'il conservera jusqu'en 1958. La mission cruciale de la DST est ainsi définie :"Elle est responsable de la lutte contre les activités d'espionnage et d'ingérence des puissances étrangères sur l'ensemble des territoires de la souveraineté française".
De l'épuration à la guerre froide
La DST va d'abord être impliquée dans l'épuration, la chasse aux collaborateurs et aux traitres. Roger Wybot évoque, par exemple, dans ses mémoires, son rôle dans le procès en 1950 de René Hardy accusé d'avoir dénoncé Jean Moulin à la Gestapo [2].
Cependant le véritable défi posé à la DST et à Roger Wybot, durant toute la IVème République, sera la Guerre froide et les guerres de libération en Indochine et en Algérie. Il va façonner le contre-espionnage français moderne faisant de la DST un instrument efficace de lutte contre l'influence de l'URSS et du communisme. Cela impliquait une surveillance étroite du Parti communiste illustrée par sa déclaration célèbre : « Presque tout communiste militant est un agent soviétique en puissance, de même que toute cellule saine d'un cancéreux peut devenir demain cancéreuse" (figure 2 [3]) mais tout aussi bien une surveillance des communautés vietnamiennes ou algériennes.
Wybot fut le protagoniste de plusieurs scandales politico-militaires de la IVème République comme "l'affaire des généraux" (1949), la transmission au Vietminh de Ho Chi Minh d'un rapport militaire confidentiel sur la situation en Indochine (figure 3), ou encore "l'affaire des fuites" (1954) de comptes rendus confidentiels du Comité de la Défense Nationale au profit du Parti Communiste, François Mitterrand, alors ministre de l'intérieur, ayant été un temps soupçonné.
Un homme puissant et redouté
Une thèse universitaire récente consacrée à Roger Wybot et au contre-espionnage français moderne, le présente comme "au XXe siècle l'un des hommes les plus puissants et les plus singuliers de France" [4]. Il était également l’un des plus redoutés, en particulier par la classe politique, un ministre le qualifiant de "diable" [5]. Il a dirigé la DST pendant 14 ans, et seuls le ministre de l'intérieur et le directeur de la sureté nationale avait autorité sur lui. Durant cette période, il voit défiler 28 ministères, 12 ministres de l'intérieur et 5 directeurs généraux de la sureté.
En 1958 il sera écarté par le Général De Gaulle sans doute en raison de ses convictions en faveur de l'Algérie française mais aussi de sa personnalité et du trop fort pouvoir qu'il avait acquis.
Roger Wybot, l'acupuncteur élève de Soulié de Morant
Il est particulièrement surprenant de découvrir, derrière le très puissant directeur de la DST qu’était Roger Wybot, un acupuncteur se proclamant disciple de Soulié de Morant (1878-1955). Cette relation à l’acupuncture s’est forgée au sommet de son influence.
L'héritier du maître
En 1983, 25 ans après son départ de la DST, Roger Wybot publie donc son livre présenté par l’éditeur comme le "testament spirituel" de Soulié de Morant. Wybot s’y affirme son disciple et son héritier : "J’ai mis ce mémento au point après de longues conversations avec George Soulié de Morant, introducteur de l’acupuncture en France, et en me servant, après sa mort, des cahiers qu’il a bien voulu me laisser".
Le nom de Roger Wybot n’apparaît dans aucune biographie de Soulié de Morant. Cette omission d'un personnage aussi marquant interroge. Wybot affirme pourtant bien avoir reçu les cahiers personnels de Soulié de Morant, évident signe de reconnaissance. La question de cet héritage semble avoir provoqué des tensions entre les disciples. En 2006, Pierre Regard, un autre élève, s’interrogeait sur le sort des écrits du maître : "Qu’en est-il du manuscrit en anglais ? Du dictionnaire des idéogrammes complexes ? De l’acupuncture familiale ? Du petit carnet noir ?" Il mentionne également que le manuscrit sur les pouls avait été retrouvé plus tard et publié par Jean Choain [6]. Ces propos suggèrent bien une certaine dispersion des écrits et des rivalités autour de leur transmission.
En 1963, Roger Wybot publie dans la revue Planète un article sur l'acupuncture dans lequel est rapportée sa rencontre avec Soulié de Morant : "En 1948, souffrant de maux d’estomac résistant à toutes les thérapeutiques classiques et pour lesquels une opération était à la fois envisagée et déconseillée, il rencontra l’acuponcture dans la personne de son grand maître en Europe, George Soulié de Morant : guéri en une seule séance, il se passionna pour cette “médecine différente”. Très modestement, il aida Soulié de Morant à la remise à jour de ses notes sur l’acuponcture. Fruit d’un travail de nombreuses années, d’une valeur inestimable, ces notes ne sont malheureusement pas encore publiées" [7].
Ce témoignage, publié bien avant son livre de 1983, vient valider les sources qu’il revendique dans cet ouvrage, notamment les cahiers de notes que Soulié de Morant lui aurait confiés. Par ailleurs, il illustre la proximité entre les deux hommes, Wybot se présentant non seulement comme un patient guéri mais également comme un collaborateur ayant contribué à la révision des documents du maître.
Le successeur du maître
Jean Cocteau, comme bien d'autres personnalités de l'époque, est un patient de Soulié de Morant. Dans son journal à la date du 12 janvier 1955, il écrit : "Je sors de chez Soulié de Morant. Hier soir, Wobot [Wybot], qui est son élève, m’avait affirmé que sa jambe malade lui permettait de me recevoir. J'ai retrouvé ce grand sorcier assis dans un fauteuil, la main droite immobile et recouverte d'un gant de laine" [8].
En 1952, Soulié de Morant avait été victime d’une hémiplégie droite, expliquant "sa main droite immobile et recouverte d’un gant de laine », et en 1954, d’une fracture du col du fémur, d’où « sa jambe malade". Jean Cocteau témoigne bien de la présence de Wybot à ses côtés en tant qu'élève.
Soulié de Morant décède en mai 1955. Près de deux ans après, le 8 décembre 1956, Jean Cocteau note dans son journal : "Ce rhume a la force d’une grippe. Il me coupe bras et jambes. Ce soir, Wybot m’a fait les aiguilles d’or. Je respire mieux" [9]. Cela signifie qu’au moins pour Cocteau, Wybot avait pris la succession de Soulié de Morant.
D'autres témoignages rapportent que Wybot "soignait ses policiers de la rue des Saussaies à coups d’épingle" [10]. L'acupuncture semble ainsi s'être installée dans les locaux mêmes de la DST.
Le défenseur du maître
En 1950, le syndicat des médecins acupuncteurs, par l’intermédiaire de son président, le Dr Roger de La Fuye, dépose une plainte pour exercice illégal de la médecine contre Soulié de Morant ainsi que l'un de ses élèves, Berladier, un praticien non-médecin également très réputé à l’époque [11]. En réponse, Soulié de Morant tente de discréditer de La Fuye en l’accusant de collaboration et, bien plus grave encore, de dénonciation de résistants durant la guerre. En août 1951, il écrit ainsi à Niboyet, un autre de ses élèves : "Le ministère de la justice a chargé d’une enquête le procureur général ou le commissaire du trib. Milit. [tribunal militaire] pour vérifier l’identité du Dr de la Fuye sans adresse condamné à mort par contumace en 1946 (j’ai la photocopie de la note du ministère de la Justice)" et encore en décembre 1951 "La justice recherche dans les dossiers allemands la preuve de la dénonciation de 8 patriotes" [12].
Lors du procès en diffamation intenté par de La Fuye, Soulié de Morant produit, pour appuyer ses accusations, la note confidentielle du ministère de la Justice datée du 18 avril 1951, note à laquelle il fait référence dans sa correspondance avec Niboyet. Cependant, incapable d’en justifier la provenance et sa détention considérée comme illégale, il voit le document écarté par le tribunal. Compte tenu de leur relation, l’origine de cette fuite était probablement Roger Wybot dont les services étaient impliqués dans les dossiers liés à la collaboration.
Fait notable au cours du procès en diffamation, en 1952, deux personnalités sont appelées à témoigner : le colonel Remy en faveur de Soulié de Morant et Marc Rucart pour de La Fuye. Rémy (Gilbert Renault) est une grande figure de la résistance ayant appartenu comme Wybot au B.C.R.A et comme lui compagnon de la Libération. Dans ses mémoires, il cite Berladier comme étant un de ses amis [13]. Marc Rucart, quant à lui, avait été ministre de la Justice avant guerre.
Au terme de ce double contentieux, Soulié de Morant est relaxé de l’accusation d’exercice illégal de la médecine mais condamné pour diffamation, alors que Berladier, lui, est renvoyé en correctionnelle.
Ces affaires révèlent à la fois les tensions entourant la légitimité de l’acupuncture à l’époque et l’existence de réseaux où se croisaient résistants, personnalités influentes et proches de Soulié de Morant, avec Wybot jouant un rôle clé.
Roger Wybot, l'adepte des sciences occultes
En 1988, un numéro des Dossiers du Canard Enchainé porte sur les services de renseignements français, numéro alors motivé par l'affaire du Rainbow Warrior (1985). L'article sur la DST et son histoire comporte un encadré sur Roger Wybot qui débute ainsi : "Il peint, il sculpte, il lit Paul Valéry et donne des cours d’équitation. Il écrit sur l’acupuncture, qu’il pratique, il se passionne pour le spiritisme et consulte les astres avant la moindre décision. Il s’appelle Roger Warin, plus connu sous le nom de Wybot. C’est l’inventeur de la DST" [4].
L'intérêt de Roger Wybot pour l'astrologie, la numérologie et l'ésotérisme est bien documenté. L'astrologue-alchimiste Armand Barbault raconte dans une interview télévisée en 1970 avoir réalisé à la demande de Wybot son horoscope [14]. Wybot n’était pas seulement un adepte de l’astrologie mais également un praticien actif, établissant les horoscopes de ses amis. François Bluche consacre ainsi un chapitre de ses mémoires à "Wybot astrologue" [15]. Cette inclination pour l’astrologie s’inscrit dans une proximité avec la mouvance ésotérique de l’époque. On retrouve la présence Armand Barbault et Roger Wybot dans la tentative de refonte des mouvements templiers au château d'Arginy en 1952 [16].
Les pouvoirs paranormaux
Roger Wybot s’intéressait aussi aux pouvoirs paranormaux, à la parapsychologie et à l’hypnotisme. Bien avant les recherches formalisées comme le programme Stargate dans les années 1970, ces thématiques suscitaient déjà l’intérêt des milieux du renseignement notamment dans le contexte de la Guerre froide. Des spéculations sur l’utilisation de capacités psychiques comme la télépathie, la vision à distance ou l’influence hypnotique émergeaient aussi bien aux États-Unis qu’en URSS où elles étaient envisagées comme des outils d’espionnage ou de stratégie militaire.
Cet intérêt trouve un écho dans les pouvoirs que Soulié de Morant s'attribuait. A Thérèse Martiny, il raconte "ses expériences au Tibet dans une lamaserie avec des prêtres qui lui avaient prêté leur don de vision à travers les murs" [17]. A Jean Cocteau, qui le qualifie de "sorcier", il confie "que depuis son accident il avait le don du diagnostic à distance" [8]. La relation entre Soulié de Morant et Roger Wybot s'inscrit probablement dans ce contexte dépassant largement le simple cadre de l'acupuncture.
Jacques Bergier, Planète et le Matin des magiciens
En 1963, Roger Wybot publie dans la revue Planète un article sur l’acupuncture suivi en 1968 d’un autre sur la "supra-conscience de groupe" [18]. Dirigée par Louis Pauwels et Jacques Bergier, cette revue (1961-1971) prolongeait le succès de leur ouvrage Le Matin des Magiciens (1960, [19]), sous-titré Introduction au réalisme fantastique. Planète explorait les frontières entre science, paranormal, ésotérisme et mythologie.
Jacque Bergier, scientifique et ingénieur chimiste, a comme Roger Wybot la particularité d'avoir été durant la guerre membre du B.C.R.A. Ces trajectoires individuelles, mêlant espionnage, Résistance, politique, astrologie, alchimie, phénomènes paranormaux, ordres ésotériques ou acupuncture, ne relevaient pas seulement d’une quête intellectuelle : elles traduisaient également des engagements et des pratiques concrètes, incarnant ainsi le réalisme fantastique que la revue Planète cherchait à illustrer.
Que nous dit cette histoire ?
Roger Wybot et l’ambiguïté de l’acupuncture en France
L’itinéraire de Roger Wybot, à la croisée de l’espionnage, des sciences occultes et de l’acupuncture, dépasse la simple anecdote biographique. Il incarne les conditions spécifiques de la réception de l’acupuncture en France, marquée dès ses débuts par une ambiguïté fondamentale. Perçue à travers un prisme orientaliste chargé de préjugés sur la Chine, l’acupuncture a été associée à un savoir mystérieux enraciné dans une altérité idéalisée. Dès son introduction elle a été présentée comme un système global, complet et autonome, reposant sur une vision du monde radicalement différente de la rationalité occidentale. Cette sortie du cadre médical a permis, à la suite de Soulié de Morant, à des figures comme Wybot ou Berladier, de s’approprier et de pratiquer l’acupuncture. Wybot s'estimait légitime à pratiquer l'acupuncture comme l'astrologie, les deux s’appuyant, finalement, sur des savoirs "autres", envisagés comme transcendants.
Roger Wybot et l'altérité de l'acupuncture.
- "Le médecin doit surtout, pour pratiquer l'acuponcture, adopter une optique entièrement différente de celle de la thérapeutique occidentale et cet effort d'adaptation constitue un pas très difficile à franchir" [7].
- "La pratique de l'acupuncture est une science qui peut s'acquérir d'une façon presque complètement indépendante de la médecine occidentale et il semble bien inutile pour former un bon acupuncteur de lui demander d'être d'abord un docteur en médecine. J'ajoute qu'on a le plus grand mal à faire prendre les pouls chinois par un médecin occidental, parce qu'on ne lui a pas inculqué le doigté et qu'il est trop tard pour le faire. Victime de ses habitudes, le médecin écrase automatiquement l'artère, il est incapable de différencier les battements. Un non-médecin comprendra plus vite" [1].
L’acupuncture, du néohippocratisme au New Age.
L’ambiguïté qui entoure l’acupuncture en France s’explique par les contextes culturels dans lesquels elle s’est implantée, puis développée. Avant la Seconde Guerre mondiale, le néohippocratisme, mouvement médical réactionnaire, hostile aux avancées de la médecine scientifique, prônait un retour aux sagesses et aux spiritualités des médecines anciennes, y associant l'astrologie ou l'occultisme. Ce cadre a offert à l’acupuncture un espace d’accueil mais en la positionnant d’emblée en marge de la rationalité médicale.
C'est à ce moment que l'acupuncture a été amalgamée à d’autres thérapeutiques marginales comme l’homéopathie, la naturopathie ou l’anthroposophie. Ces disciplines, rejetant les modèles mécanistes et analytiques de la médecine scientifique, ont été regroupées sous une même bannière idéologique valorisant la "nature", l’holisme et des savoirs perçus comme alternatifs.
Dans les années 1960, le New Age a prolongé et structuré cet imaginaire et la trajectoire de Roger Wybot incarne parfaitement cette continuité. Le New Age a renforcé l’idée d’une acupuncture transcendant son rôle thérapeutique pour devenir un élément d’un "savoir global" intégré à une vision alternative du monde. Ce moment a également permis l'émergence de la catégorisation "médecines parallèles" ou "médecines douces", conduisant aux "médecines intégratives" actuelles. L’acupuncture en France et en Occident s’est ainsi construite comme un outil idéologique répondant à des objectifs culturels et symboliques dépassant largement la pratique médicale d'origine.
Une ambiguïté jamais levée
L'histoire de Wybot met en lumière une ambiguïté persistante, jamais véritablement remise en question, et qui continue de caractériser l’acupuncture en France. Le paradoxe réside dans le fait que cette ambiguïté, ce décalage avec la médecine, est perpétuée par les médecins acupuncteurs eux-mêmes. L'idée d'une altérité fondamentale entre médecine chinoise et médecine "occidentale" reste au cœur des formations et des discours. Elle se manifeste à travers des expressions récurrentes, entendues depuis des décennies, comme la "double casquette" du médecin acupuncteur ou encore la nécessité de "jeter des ponts" entre les deux médecines. Ces formules expriment bien, à l'évidence, que l'acupuncture et la médecine sont considérées appartenir à deux univers distincts, sur deux rives opposées. Le médecin acupuncteur, imprégné, le plus souvent inconsciemment, par l'imaginaire du New Age, se perçoit alors comme un passeur entre deux mondes : l'Occident rationnel et l'Orient mystérieux.
L'altérité est à la source des controverses qui entourent l'acupuncture en France. Qu’il s’agisse de sa pratique par des non-médecins ou des accusations de charlatanisme émises par une partie du corps médical, ces polémiques trouvent leur origine dans une contradiction fondamentale : se revendiquer de la médecine pour tirer les bénéfices d'un statut professionnel, tout en prenant ses distances pour récuser les obligations scientifiques et éthiques qu'elle impose. Cette posture ambivalente nourrit et perpétue les tensions qui entourent l’acupuncture, tant sur le plan professionnel que scientifique.
L'ambiguïté doit être levée en débarrassant l’acupuncture des présupposés idéologiques qui y ont été greffés. Le cadre légitime de la médecine chinoise et de l’acupuncture est le cadre, rationnel et universellement admis, de la médecine. Tous les savoirs et pratiques de l’acupuncture doivent être examinés avec les mêmes objectifs, méthodes et exigences que toute autre thérapeutique. L'acupuncture, en tant que discipline médicale doit être considérée pour elle-même, sans être détournée pour servir de support à des constructions idéologiques, à des interprétations culturelles ou à des projections spiritualistes.
Dr Johan Nguyen
Références
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Mots-clés : Histoire