
Essai contrôlé randomisé multicentrique
Yang JW1, Qi LY1, Yan SY1, She YF2, Li Y3, Chi LL4, Hu H5, Wang LQ1, Ji CC6, Wu BQ7, Fu ZT1, Li SJ1, Yang NN1, Wang Y1, Liu CZ1. Efficacy of ACupuncTure in Irritable bOwel syNdrome (ACTION): a multi-centre randomized controlled trial. Gastroenterology. 2025 May 27:S0016-5085(25)00826-1. [1] |
1International Acupuncture and Moxibustion Innovation Institute, School of Acupuncture-Moxibustion and Tuina, Beijing University of Chinese Medicine, Beijing, China.
2School of Acupuncture-Moxibustion and Tuina, Hebei University of Traditional Chinese Medicine, Shijiazhuang, China.
3Acupuncture and Tuina School, Chengdu University of Traditional Chinese Medicine, Chengdu, China.
4Department of Spleen and Stomach Diseases, Affiliated Hospital of Shandong University of Traditional Chinese Medicine, Jinan, China.
5Department of Acupuncture and Moxibustion, Dongfang Hospital, Beijing University of Chinese Medicine, Beijing, China.
6Department of Acupuncture and Moxibustion, Shaanxi Hospital of Traditional Chinese Medicine, Xi'an, China.
7National Acupuncture and Moxibustion Clinical Medical Research Center, the First Teaching Hospital of Tianjin University of Traditional Chinese Medicine, Tianjin, China.
L'étude
Lieu
L’essai a été conduit dans six hôpitaux de niveau tertiaire (centres hospitalo-universitaires accrédités pour la recherche clinique) répartis dans différentes provinces ou municipalités de Chine : Shijiazhuang (Hebei), Chengdu (Sichuan), Jinan (Shandong), Tianjin (municipalité autonome), Pékin (municipalité autonome) et Xi’an (Shaanxi).
Objectif
Évaluer l’efficacité de l’acupuncture dans le traitement du syndrome de l’intestin irritable à diarrhée dominante (SII-D).
Patients
Adultes de 18 à 75 ans remplissant les critères Rome IV pour un SII-D (▶1), avec
- au moins 4 jours de selles de type 6 ou 7 sur l’échelle de Bristol (▶2)
- et une douleur abdominale moyenne ≥ 3/10 pendant la période de 2 semaines de pré-inclusion.
1. Critères Rome IV pour le syndrome de l’intestin irritable (SII)
- liée à la défécation ;
- associée à une modification de la fréquence des selles ;
- associée à une modification de la forme (apparence) des selles.
Le sous-type diarrhée (SII-D) est défini lorsque les selles de type 6 ou 7 prédominent (plus de 25 % des selles), et les selles dures (types 1 ou 2) sont rares (moins de 25 %).
Interventions
280 patients randomisés en 2 groupes :
- Acupuncture : traitement par aiguilles insérées sur des points spécifiques (figure 1), à travers une base adhésive destinée à préserver le masquage .
- Fausse acupuncture : aiguilles placebo non pénétrantes sur des non-points (▶3)
Chaque patient a reçu 15 séances sur 6 semaines et le lopéramide (Imodium) était autorisé comme médicament de secours.
3. La fausse acupuncture
NA1 | Abdomen, à 2 cun au-dessus de l’épine iliaque antéro-supérieure, entre VB et Rate |
NA2 | Abdomen, à 2 cun sous l’ombilic, 1 cun en dehors de la ligne médiane, entre Rein et Estomac |
NA3 | Jambe latérale, 3 cun sous 34VB, entre VB et Vessie |
NA4 | Jambe, 2 cun au-dessus de la malléole médiale, face médiale du tibia, entre Foie et Rate |
NA5 | Jambe, point médian entre 40VB et 41E, entre VB et Estomac |
Critères d’évaluation
- Critère principal : proportion de patients répondant au critère composite défini par la FDA pour le SII-D, évalué à 6 semaines (fin du traitement). Ce critère est atteint lorsque le patient présente, pendant au moins 2 des 4 dernières semaines du traitement, à la fois une diminution ≥ 30 % de la douleur abdominale maximale moyenne et une réduction ≥ 50 % du nombre de jours avec diarrhée, par rapport aux valeurs initiales.
- Principaux critères secondaires : score IBS-SSS (évaluation de la sévérité des symptômes, ▶4), score IBS-QOL (qualité de vie liée au syndrome de l’intestin irritable, ▶5), taux de soulagement adéquat perçu par les patients (▶6), et survenue d’éventuels effets indésirables.
4. Score IBS-SSS (Symptom Severity Score)
- Intensité de la douleur abdominale
- Fréquence des douleurs abdominales
- Intensité des ballonnements
- Satisfaction vis-à-vis du transit intestinal
- Impact sur la vie quotidienne
5. Score IBS-QOL (Quality of Life)
- Bien-être émotionnel
- Relations sociales
- Image corporelle
- Alimentation
- Activité professionnelle
- Activité sexuelle
- Sommeil
- Contrôle perçu des symptômes
6. Soulagement adéquat perçu
Le taux cumulé de réponses « oui » permet d’évaluer le bénéfice perçu du traitement, indépendamment de toute échelle chiffrée.
Principaux résultats
- Taux de réponse composite à 6 semaines : 57,9 % acupuncture vs 41,4 % placebo (p = 0,008)
- Amélioration de la sévérité des symptômes (IBS-SSS) plus marquée dans le groupe acupuncture (p < 0,001)
- Soulagement adéquat supérieur avec l’acupuncture (61,36 % vs 34,96 %, p < 0,001)
- Effets maintenus jusqu’à 18 semaines
- Aucun événement indésirable grave

Conclusions des auteurs
L’acupuncture améliore les douleurs abdominales et la consistance des selles chez les patients souffrant de SII-D avec un effet durable et sans effets indésirables graves. Elle pourrait représenter une alternative thérapeutique pertinente.
Commentaires
Le syndrome du colon irritable et ses sous-types
L’étude porte sur le syndrome de l’intestin irritable à diarrhée dominante (SII-D), l’un des sous-types du syndrome de l’intestin irritable (SII). Ce sous-type représente environ un tiers des cas et se caractérise généralement par des symptômes plus sévères.
La classification en sous-types du SII, absente des critères de Rome I (1992), est introduite avec Rome II (1999), qui distingue les formes à constipation (SII-C), diarrhée (SII-D) et alternante (SII-A). Rome III (2006) remplace « alternante » par « mixte » (SII-M), ajoute une forme indéterminée (SII-U) et précise la typologie à l’aide de l’échelle de Bristol. Rome IV (2016) affine encore cette classification en s’appuyant sur les jours de selles anormales.
Cette différenciation présente un intérêt majeur pour la recherche clinique et l’adaptation des traitements en permettant d’orienter les choix thérapeutiques selon un profil symptomatique dominant, défini par des critères standardisés. Elle repose sur une logique équivalente à celle de la différenciation des zheng en médecine chinoise, fondée elle aussi sur le regroupement des patients en sous-ensembles cliniques typés, chacun associé à un protocole thérapeutique défini. On pourrait dire, de manière provocante, que les critères de Rome (▶7) ont progressivement introduit une différenciation des zheng dans l'approche des SII.
7. Les critères de Rome des troubles de l’interaction intestin–cerveau
Ils ont pour objectif de :
- Fournir une définition reproductible des différentes entités cliniques en question (dont le SII)
- Standardiser les diagnostics dans la recherche clinique
- Permettre la comparabilité des résultats entre études à l’échelle internationale
L'essai ACTION
Comme c’est souvent le cas pour les essais multicentriques d’envergure l’étude a reçu un acronyme — ACTION — formé à partir de son titre complet : Efficacy of ACupuncTure in Irritable bOwel syNdrome. ACTION s’inscrit parmi les grands essais contrôlés multicentriques chinois, publiés dans des revues internationales à fort facteur d’impact — en l’occurrence Gastroenterology (IF 25,7), l’une des trois premières revues de la spécialité.
Élément notable : une étude pilote, menée en 2022 par la même équipe, avait donné des résultats négatifs (Qi 2022 [2]). Cette absence d’effet significatif avait été attribuée à une puissance statistique insuffisante (trois groupes de 30 patients). Ces limites ont conduit à la mise en place de l’essai de 2025, élargi à deux groupes de 140 patients. De légers ajustements ont également été apportés au protocole d’acupuncture, concernant le nombre de séances et la prise en compte du deqi (voir infra).
Le protocole d'acupuncture
Les points
Le protocole utilisé dans l’essai ACTION est semi-standardisé avec l'ajout d'un point basé sur une différenciation à trois zheng.
Duan et al. (2017, [3]) ont analysé 53 études cliniques publiées entre 2008 et 2016. Huit points principaux apparaissent dans au moins 20 % des cas (figure 4). L’essai ACTION reprend les six premiers ; les deux autres, 4VC (15 %) et 44E (2 %), sont moins fréquemment mobilisés. L’ensemble reflète un certain consensus autour d’un noyau central dans la sélection des points.

Une approche complémentaire est proposée par l’équipe coréenne de Moon et al. (2023, [4]), qui a appliqué une analyse de réseau à un corpus distinct de 15 essais cliniques randomisés extraits de la méta-analyse de Manheimer et al. (2012, [5]), couvrant la période 1997–2011. Contrairement à une simple analyse fréquentielle, l’analyse de réseau met en évidence la structure des cooccurrences, identifiant les points les plus connectés et les associations préférentielles entre eux (figure 5). Malgré des corpus et des méthodes différents un noyau commun de points majeurs se dégage.
La figure présente les points d’acupuncture les plus utilisés pour le traitement du syndrome de l’intestin irritable (SII) identifiés à partir d’une analyse de réseau portant sur un ensemble d’études cliniques. Les 14 points représentés correspondent à ceux dont le score de K-core est supérieur ou égal à 3, soit 35,9 % des points analysés.
À gauche, les traits bleus relient les points les plus fréquemment associés entre eux. Plus le trait est épais plus l’association est fréquente. Le point 25E occupe une position centrale, reflétant son importance dans les combinaisons cliniques, notamment en association avec 36E, 6Rte, 3F ou 4VC.
À droite, une carte thermique indique la centralité vectorielle de chaque point. Plus la couleur est chaude (orange-rouge) plus le point est central dans le réseau. Les couleurs froides (bleu-vert) correspondent à des points moins centraux. Cette représentation permet de visualiser une hiérarchie structurée autour d’un noyau restreint de points majeurs.
● Le score de K-core reflète la densité locale de connexions réciproques : un point avec un K-core élevé appartient à un sous-réseau fortement interconnecté.
● La centralité vectorielle mesure l’importance globale d’un point dans l’ensemble du réseau, en tenant compte non seulement du nombre de ses connexions mais aussi de la centralité des points auxquels il est relié.
La différenciation des zheng
Dans l’essai ACTION, le protocole semi-standardisé repose sur la différenciation en trois zheng, chacun associé à un point spécifique. Toutefois, les critères cliniques définissant précisément ces zheng ne sont pas précisés et la répartition des 240 patients entre les différentes catégories n’est pas indiquée. Dans le cadre du syndrome de l’intestin irritable à diarrhée prédominante, le vide de Rate apparaît comme le zheng par défaut, la stase de qi du Foie correspondant aux formes avec douleurs abdominales prononcées et l’Humidité-chaleur à celles présentant des signes de chaleur manifestes.
L’analyse de 53 études cliniques publiée par Duan et al. (2017, [3]) montre que seuls 22 % des protocoles incluent une différenciation des zheng. La grande majorité repose sur des protocoles standardisés.
Lorsqu’elle est mise en œuvre, la différenciation soulève plusieurs difficultés méthodologiques : le nombre de zheng retenus pour stratifier les patients varie selon les essais et les critères diagnostiques sont souvent absents ou formulés de manière vague, ce qui compromet la reproductibilité des études et limite leur comparabilité. C’est pour répondre à cette hétérogénéité (▶8) que se développent des travaux de sociétés savantes visant à formaliser des critères standardisés de différenciation des zheng dans le SII afin de fournir un cadre commun pour l’analyse et la prise en charge (▶9).
8. L’hétérogénéité de la stratification clinique des zheng
Zheng | n | Points utilisés (fréquence) |
---|---|---|
Vide de yang de la Rate et des Reins | 7 | 36E (4), 4VC (4), 25VB, 3Rn (2), 12VC (2) |
Vide de la Rate et de l’Estomac | 6 | 9Rte, 12VC (2), 18E (2), 4VC (2), 20V (2), 21V (2) |
Dysharmonie Foie–Rate | 6 | 3F (3), 18V (2), 20V (2), 9Rte, 12VC, 18E |
Vide de la Rate avec stase de qi du Foie | 5 | 14F (2), 3F (4), 4VG, 20V (2), 12VC, 18E, 6VC, 6MC, 9Rte, 13F |
Vide de qi de la Rate | 4 | 12VC, 13F, 5VC, 20V, 21V, 20VG |
Vide de yang du Rein | 4 | 23V (4), 4VG (2), 25V, 6Rte, 12VC |
Stase de qi du Foie | 4 | 4GI, 14F (3), 18V (4), 3F (4), 9Rte |
Humidité-chaleur de l’Estomac et des Intestins | 3 | 9Rte (3), 4GI, 37E, 11GI (2), 44E |
Vide de yang de la Rate et de l’Estomac | 3 | 27E, 4VC (3), 8VC, 12VC, 13F |
Humidité-chaleur des Intestins | 2 | 10Rt (2), 6Rte, 9Rte, 37E, 39E, 25V, 27V |
Vide de qi de l’Estomac | 2 | 21V, 20V, 27V |
Blocage par le froid-humidité | 2 | 40E, 11GI, 20V, 9Rte |
L’hétérogénéité observée dans la stratification des zheng peut s’interpréter de deux façons :
- Elle tient parfois à une simple variation terminologique, des syndromes cliniquement proches étant désignés par des noms différents.
- Elle reflète aussi des différences dans la construction des zheng : certains sont subdivisés en sous-types, d’autres regroupés en entités plus larges ou encore définis par l’association de plusieurs syndromes distincts.
Pour répondre à cette hétérogénéité, des systèmes de classification et de codification des zheng ont été mis en place, notamment au niveau national chinois avec la norme GB/T 15657-2021 [6] et au niveau international avec le chapitre 26 de la CIM-11 établi par l’OMS [7,8 ].
9. Système normalisé de diagnostic des zheng (CACM 2017)
Un consensus d’experts, coordonné par la Section des maladies digestives de la China Association of Chinese Medicine (CACM), a élaboré des lignes directrices pour la prise en charge du syndrome de l’intestin irritable, introduisant un système diagnostique normalisé pour la différenciation des zheng. Ce consensus a été établi par méthode Delphi au terme de trois cycles de travail (Chongqing 2015, Beijing 2015, Xiamen 2016) et d’une réunion de validation finale tenue à Beijing en septembre 2016.
Règle diagnostique | Le diagnostic repose sur l’association de deux signes principaux et deux signes secondaires. L’aspect de la langue et le pouls permettent de confirmer le diagnostic. | ||
Zheng | Signes principaux | Signes secondaires | Langue — Pouls |
---|---|---|---|
1. Stagnation du Foie avec vide de la Rate (肝郁脾虚证) | (1) Douleur abdominale soulagée par l’émission de selles diarrhéiques (2) Irritabilité, tendance colérique | (1) Distension des hypocondres (2) Perte d’appétit (3) Fatigue générale, lassitude | — Langue pâle et large, parfois à empreintes dentaires ; enduit blanc et fin — Pouls tendu (弦) et fin (细) |
2. Vide de la Rate avec humidité abondante (脾虚湿盛证) | (1) Selles molles ou diarrhéiques (2) Douleur abdominale sourde | (1) Survenue ou aggravation après fatigue ou exposition au froid (2) Fatigue générale, lassitude (3) Perte d’appétit | — Langue pâle, parfois à empreintes dentaires ; enduit blanc et gras — Pouls faible (虚) |
3. Vide de yang de la Rate et des Reins (脾肾阳虚证) | (1) Douleur abdominale suivie immédiatement de diarrhée, survenant le plus souvent au lever (2) Douleur abdominale soulagée par la chaleur | (1) Faiblesse ou douleur des lombes et des genoux (2) Perte d’appétit (3) Frilosité, extrémités froides | — Langue pâle et large ; enduit blanc et glissant — Pouls profond (沉) et fin (细) |
4. Chaleur-humidité de la Rate et de l’Estomac (脾胃湿热证) | (1) Douleur abdominale sourde (2) Diarrhée urgente ou soulagement incomplet (3) Selles malodorantes | (1) Oppression ou gêne dans l’épigastre (2) Bouche sèche sans soif, ou bouche amère, ou mauvaise haleine (3) Sensation de brûlure anale | — Langue rouge ; enduit jaune et gras — Pouls mou (濡) et rapide (数) ou glissant (滑) et rapide (数) |
5. Froid et chaleur mixtes (寒热错杂证) | (1) Selles molles ou diarrhée (2) Douleurs abdominales avant la défécation, soulagées par la défécation (3) Ballonnements abdominaux ou borborygmes | (1) Bouche amère ou mauvaise haleine (2) Sensation de froid, déclenchée par l’exposition au froid | — Langue pâle ; enduit mince et jaune — Pouls tendu (弦) et fin (细), ou tendu (弦) et glissant (滑) |
Le deqi
Dans l’étude pilote les auteurs ne réalisaient qu’une seule manipulation initiale visant à obtenir le deqi. Le protocole a été modifié dans l’essai principal avec l’introduction de réinductions toutes les 10 minutes — soit quatre manipulations par séance. Cette adaptation souligne l’attention portée par les auteurs au deqi comme potentiel facteur de l’effet thérapeutique de l’acupuncture.
Le nombre de séances
De même, l’étude pilote prévoyait 12 séances réparties sur 4 semaines. Le protocole a été modifié dans l’essai principal, avec 15 séances sur 6 semaines, dans le but d’optimiser l’effet thérapeutique.
Une revue systématique récente (Gong S et al., 2024 [10]), portant sur 100 essais contrôlés randomisés traitant des troubles fonctionnels intestinaux — constipation (36 ECR), dyspepsie (26 ECR) et syndrome de l’intestin irritable (38 ECR) — met en évidence une relation dose-effet identifiant 24 séances comme seuil optimal pour obtenir un effet clinique maximal (figure 6).
Un effet significatif apparaît autour de 10 séances, seuil mis en évidence tant dans l’essai ACTION que dans la revue systématique. Il semble donc pertinent de structurer un protocole initial sur cette base, avec une prolongation éventuelle du traitement selon la réponse clinique et les attentes du patient.
La courbe illustre la relation dose-effet estimée à partir de 100 essais contrôlés randomisés portant sur les troubles fonctionnels intestinaux (constipation, dyspepsie, syndrome de l’intestin irritable). L’effet clinique augmente rapidement jusqu’à environ 15 séances puis atteint un plateau entre 15 et 30 séances, avec un point d’efficacité maximale autour de 24 séances. Au-delà l’effet tend à se stabiliser voire à diminuer, suggérant un effet plafond. Les lignes pointillées délimitent l’intervalle de confiance à 95 %.
Efficacité de l'acupuncture
Trois revues systématiques publiées en 2022 [11, 12, 13] indiquent que l’acupuncture est au moins aussi efficace que la plupart des antispasmodiques recommandés en France pour soulager la douleur abdominale et les symptômes globaux du SII, avec une supériorité possible sur certains, comme le pinavérium (Dicetel®). Toutefois, ses effets face à la fausse acupuncture restent limités, et la qualité globale des preuves, jugée faible à très faible, appelle à une interprétation prudente (▶10).
Ces résultats et la qualité des preuves doivent être mis en perspective avec les différentes options thérapeutiques actuellement recommandées dans le SII (▶11).
10. Revues systématiques évaluant l'acupuncture dans le SII
Yang 2022 [11] : La revue la plus complète à ce jour consacrée à l’acupuncture dans le SII, incluant 31 ECR :
- L’acupuncture s’y montre globalement plus efficace que les médicaments conventionnels — principalement des antispasmodiques — pour réduire la sévérité des symptômes, atténuer la douleur abdominale et améliorer la qualité de vie (GRADE modéré à faible).
- Ces bénéfices sont appuyés par une analyse séquentielle d’essais suggérant une robustesse statistique.
- En revanche les effets sont plus limités lorsqu’on la compare à une fausse acupuncture : aucun bénéfice significatif n’apparaît sur la sévérité globale des symptômes et l’effet sur la douleur abdominale reste modeste (SMD = –0,24 ; IC95 % –0,48 à –0,01 ; GRADE faible).
Shi 2022 [12] : Méta-analyse en réseau incluant 35 ECR (n = 5 190), comparant acupuncture, 13 antispasmodiques et placebo :
- L’acupuncture est significativement plus efficace que le placebo pour soulager la douleur abdominale, se classant juste après le cimetropium et la drotavérine (non disponibles en France).
- Elle tend à dépasser plusieurs antispasmodiques prescrits en France — pinavérium (Dicetel®), alvérine (Météospasmyl®), mébévérine (Duspatalin®) — mais sans différence statistiquement significative.
- Pour les symptômes globaux, son efficacité est comparable à la majorité des traitements et elle dépasse significativement le pinavérium (Dicetel®) (SMD = –1.11 ; IC95 % –1.94 à –0.28).
- Elle présente un excellent profil de tolérance avec moins d’effets indésirables et aucun effet grave rapporté.
- Mais le niveau de preuve GRADE est globalement évalué très faible.
Gan 2022 [13] : Cette revue suggère un bénéfice additionnel de l’acupuncture en complément des soins usuels, notamment chez les patients peu répondeurs aux traitements standards, mais les données restent fragiles.
Ces résultats sont renforcés par trois grands essais multicentriques chinois récents :
- L’étude ACTION (2025 [1]) rapportée ici démontre donc une efficacité de l’acupuncture par rapport à une fausse acupuncture dans la SII-D.
- L’essai de Zhao J et al. (2024 [14]), incluant 170 patients souffrant de SII réfractaire aux traitements conventionnels, confirme également la supériorité de l’acupuncture face à une intervention simulée.
- Enfin, l’essai pragmatique de Pei L et al. (2020 [15]), portant sur 571 patients, compare l’acupuncture à un traitement médical de référence — macrogol 4000 (Forlax®) pour les SII-C et pinavérium (Dicetel®) pour les SII-D — et montre une réduction significative du score IBS-SSS en faveur de l’acupuncture après 6 semaines.
Zhao 2024 [14]
Étude : Essai contrôlé randomisé acupuncture versus fausse acupuncture.
Population incluse : 170 patients adultes (18-70 ans) atteints depuis ≥12 mois de syndrome de l’intestin irritable selon les critères de Rome IV et réfractaires aux traitements conventionnels.
Résultat : À 4 semaines, réduction significative de l’IBS-SSS dans le groupe acupuncture comparé au groupe fausse acupuncture (différence entre groupes : -75,6 points ; IC95% : -95,4 à -55,8 ; p < 0,001). Amélioration maintenue à 8 semaines. Aucun effet indésirable grave.
Pei 2020 [15]
Étude : Essai contrôlé randomisé multicentrique pragmatique acupuncture versus traitement pharmacologique conventionnel : PEG 4000 (= Forlax®) pour SII-C / pinavérium (= Dicetel®) pour IBS-D).
Population incluse : 519 patients adultes (18-70 ans) atteints de syndrome de l’intestin irritable selon les critères de Rome III (139 SII-C et 392 SII-D).
Résultat : L’acupuncture a réduit significativement les symptômes du SII par rapport aux traitements pharmacologiques : baisse du score IBS-SSS de 123,5 vs 94,7 à 6 semaines (différence de 28,8 points ; P<.001). Les effets se maintiennent à 12 semaines. Aucun événement indésirable grave n’a été observé.
L'acupuncture dans les recommandations de bonne pratique
Cinq recommandations cliniques publiées entre 2018 et 2025 ont examiné les données sur l’acupuncture dans le traitement du SII [16]. Deux d’entre elles la recommandent comme option thérapeutique (figure 7) tandis que trois ne la retiennent pas. Les guidelines canadien (2019) et britannique (2018) s’appuient sur la méta-analyse Cochrane de Manheimer (2012 [5]) aujourd’hui dépassée. Les recommandations italiennes (2023) quant à elles émettent un avis globalement défavorable sur les médecines complémentaires et alternatives, considérées comme un ensemble homogène incluant l'acupuncture : "Nous déconseillons l’usage des thérapies complémentaires et alternatives, bien que certaines approches spécifiques disposent de preuves de qualité raisonnable". Cette recommandation négative, non différenciée, ne repose donc pas sur une évaluation spécifique et actualisée de l’efficacité de l’acupuncture, exemple de l'effet délétère induit par la catégorisation "médecines intégratives".

L'efficacité des médicaments de première ligne dans le SII et place de l'acupuncture
Les recommandations internationales s’accordent à proposer en première ligne les antispasmodiques pour les douleurs abdominales, les ralentisseurs du transit pour la diarrhée des SII-D et les laxatifs de lest ou osmotiques pour la constipation des SII-C.
Cependant, contrairement à l’acupuncture — pour laquelle des essais récents conformes aux standards méthodologiques actuels sont disponibles — les données probantes soutenant ces traitements sont, pour l’essentiel, anciennes (plusieurs décennies) et reposent sur des méthodologies peu solides : effectifs réduits, absence de critères diagnostiques standardisés, critères d’évaluation peu pertinents (▶11).
11. Les médicaments de première ligne du SII-D et leur évaluation
La fiche Vidal Recos sur la prise en charge du syndrome de l’intestin irritable s’appuie sur les recommandations de l’American College of Gastroenterology (ACG, 2021), adaptées aux molécules disponibles en France.
En ce qui concerne le SII-D, parmi les antispasmodiques mentionnés figurent la mébévérine, le pinavérium, la trimébutine et le phloroglucinol ; pour les ralentisseurs du transit, le lopéramide.
Les données probantes issues des essais contrôlés versus placebo sont résumées ci-dessous. Il convient de noter que les études antérieures à 1990 — soit avant l’introduction des critères diagnostiques de Rome I (1992) — incluent des populations hétérogènes et peu comparables.
- Mébévérine (Duspatalin®) : Une revue systématique récente (Daniluk et al., 2022) a identifié sept essais contrôlés randomisés. Cinq ont été publiés avant 1990. Les deux plus récents, Everitt (2013) et Chakraborty (2019), n’ont pas démontré de supériorité par rapport au placebo.
- Pinavérium (Dicetel®) : Huit essais randomisés ont été recensés dans la revue de Bor et al. (2021), dont la moitié précède 1990. L’effet global observé repose pour 60 % sur un essai chinois de grande taille (Zheng, 2015). L’externalisation croissante des essais cliniques vers la Chine, pour l’évaluation de médicaments occidentaux, est aujourd’hui une pratique courante. Ce constat mérite d’être relevé lorsqu’on pense aux réserves fréquemment exprimées en Occident dès lors qu’il s’agit d’essais cliniques sur l’acupuncture.
- Phloroglucinol (Spasfon®) : Deux essais randomisés ont évalué le phloroglucinol dans le SII. Le premier, conduit en France (Chassany, 2007), portait sur des douleurs aiguës du SII en médecine générale. L’étude était entièrement financée par le laboratoire fabricant et tous les auteurs déclaraient des liens d’intérêt avec celui-ci. Le second essai, mené en Corée du Sud sur 72 patients atteints de SII-D, a été présenté initialement sous forme de résumé de congrès (Cha, 2011), avant une publication intégrale neuf ans plus tard (Shin, 2020), sans justification du délai. Cette étude était cofinancée par le laboratoire sud-coréen fabricant du phloroglucinol.
- Trimébutine (Débridat®) : La trimébutine a été évaluée dans deux petits essais versus placebo publiés en 1979 et 1980, incluant un total de 80 patients (Ford 2018).
- Lopéramide (Imodium®) : Le lopéramide a été évalué dans deux petits essais versus placebo publiés en 1987, totalisant 81 patients (Ford 2018).
La recommandation de ces médicaments en première ligne repose sur des bases scientifiques très peu solides, issues pour l’essentiel de données anciennes et méthodologiquement dépassées.
En tout état de cause, les données probantes concernant l’acupuncture ne sont en rien inférieures — ni en qualité, ni en quantité — à celles qui fondent les traitements actuellement recommandés. En tenant compte des contraintes spécifiques d’un traitement par acupuncture, il paraît légitime de l’envisager chez les patients non soulagés par les traitements de première intention.
L’évolution de la littérature imposera aux futures recommandations de réévaluer sa place dans la prise en charge du SII.
Le mécanisme d'action de l'acupuncture dans le SII
Une revue systématique publiée en 2023 (Yang Y et al. [17]) a inclus 68 études expérimentales animales parues entre 2006 et 2022. Elle visait à analyser les mécanismes périphériques et centraux sous-jacents aux effets de l’acupuncture (figure 8) dans les modèles de syndrome de l’intestin irritable (▶12). L’ampleur de ce corpus expérimental, centré sur une thématique précise, constitue un apport majeur étayant la crédibilité biologique de l’acupuncture.
12. Le modèle animal du syndrome de l’intestin irritable à diarrhée prédominante
Le modèle par TNBS
Le modèle de syndrome de l’intestin irritable à diarrhée prédominante (SII-D) est généralement reproduit chez le rat par l’administration intracolonique de trinitrobenzène sulfonique (TNBS). Cette substance induit une inflammation aiguë transitoire de la muqueuse colique. Après la phase aiguë l’inflammation visible se résorbe mais l’animal conserve une hypersensibilité viscérale durable, une accélération du transit intestinal et des troubles neuro-immuns. Ce modèle est particulièrement apprécié pour sa capacité à mimer les caractéristiques cliniques du SII-D humain, en l’absence de lésion organique persistante.
Stress expérimental ajouté
Dans de nombreuses études, le modèle post-inflammatoire de SII-D est associé à un protocole de stress chronique léger et imprévisible (CUMS) conçu pour reproduire les effets du stress émotionnel sur la fonction intestinale. Les rats sont soumis à des contraintes aléatoires et modérées (lumière inversée, bruit intermittent, trempage de la litière, immobilisation, etc.) qui perturbent leur homéostasie sans provoquer de lésion organique. Ce cumul de micro-stress majore l’hypersensibilité viscérale et les symptômes anxieux renforçant ainsi la validité du modèle pour étudier les interactions entre le cerveau et l’intestin.
Évaluation expérimentale
L’efficacité du modèle de SII-D est évaluée par des mesures fonctionnelles, en particulier le score de réponse à la distension rectale (AWR) qui permet d’objectiver l’hypersensibilité viscérale. Le nombre et la consistance des selles sont également enregistrés pour calculer un indice de diarrhée. Sur le plan biologique des dosages ciblent les médiateurs de la douleur et de l’inflammation comme le TRPV1, la sérotonine ou le BDNF. L’absence de lésion histologique significative, malgré des anomalies fonctionnelles marquées, est un critère central pour attester de la validité du modèle vis-à-vis du SII-D humain.
Acupuncture
Dans les modèles animaux de SII-D, le traitement par acupuncture (acupuncture manuelle, électroacupuncture, moxibustion) est le plus souvent appliqué aux points 25E (tianshu), 36E (zusanli) et 37E (shangjuxu), seuls ou en combinaison. Ces points sont sélectionnés en raison de leur usage dans le traitement du SII-D chez l’humain et leur localisation chez le rat repose sur des cartographies standardisées établies par anatomie comparée.
• Niveau cérébral
L’acupuncture module l’activité de plusieurs structures centrales impliquées dans la régulation de la douleur viscérale et du stress. On observe notamment des modifications dans le bulbe rachidien (noyau du raphé, substance grise périaqueducale) et le cortex cingulaire antérieur, via des voies impliquant les récepteurs NMDA, AMPA, 5-HT, et des neuropeptides comme CRH et ACTH. Ces changements reflètent une modulation de l’axe hypothalamo–hypophyso–surrénalien.
• Moelle épinière et ganglions rachidiens
Au niveau de la corne dorsale, l’acupuncture inhibe l’activation de cellules gliales et la libération de médiateurs pro-nociceptifs. Elle réduit l’expression de récepteurs impliqués dans la transmission nociceptive (P2X3, TRPV1), tant dans la moelle épinière que dans les ganglions sensitifs (DRG), contribuant à une diminution de l’hypersensibilité viscérale.
• Intestin et microbiote
L’acupuncture régule l’environnement intestinal en modulant les récepteurs de la sérotonine (5-HT3R, 5-HT4R) et les canaux TRPV1. Elle diminue l’expression de médiateurs inflammatoires (IL-1β, TNF-α, IL-18) et de neuropeptides (SP, CGRP, VIP), tout en stimulant des facteurs neurotrophiques (BDNF, GDNF). L’équilibre du microbiote est également affecté, avec des effets sur les populations de Lactobacillus et d’Escherichia coli, suggérant une interaction bidirectionnelle entre flore intestinale et système nerveux entérique.
• Intégration multi-niveaux
La figure au centre met en évidence la convergence de ces effets au sein de l’axe intestin–cerveau. Les points d’acupuncture illustrés (25E, 36E, 37E) agissent simultanément sur des cibles périphériques et centrales, contribuant à normaliser les fonctions digestives, à atténuer l’hypersensibilité et à réguler les réponses émotionnelles associées au SII-D.
L'essentiel à retenir
Un grand essai multicentrique contrôlé randomisé, publié dans Gastroenterology — la revue de référence de l’American Gastroenterological Association — montre que l’acupuncture est supérieure à la fausse acupuncture dans le SII à diarrhée prédominante.
Cet essai confirme et consolide les résultats de deux autres importants essais multicentriques (2020 et 2024) et de trois revues systématiques récentes (2022).
Les données disponibles sur l’acupuncture ne sont pas inférieures à celles qui fondent les médicaments recommandés en première intention, avec des essais plus récents et méthodologiquement plus robustes.
Un important corpus expérimental éclaire les mécanismes d’action de l’acupuncture dans le SII.
Dr Johan Nguyen & Dr Claude Pernice
Références
- Yang JW, Qi LY, Yan SY, She YF, Li Y, Chi LL, Hu H, Wang LQ, Ji CC, Wu BQ, Fu ZT, Li SJ, Yang NN, Wang Y, Liu CZ. Efficacy of ACupuncTure in Irritable bOwel syNdrome (ACTION): a multi-centre randomized controlled trial. Gastroenterology. 2025 May 27:S0016-5085(25)00826-1. https://doi.org/10.1053/j.gastro.2025.05.016
- Qi LY, Yang JW, Yan SY, Tu JF, She YF, Li Y, Chi LL, Wu BQ, Liu CZ. Acupuncture for the Treatment of Diarrhea-Predominant Irritable Bowel Syndrome: A Pilot Randomized Clinical Trial. JAMA Netw Open. 2022 Dec 1;5(12):e2248817. doi: 10.1001/jamanetworkopen.2022.48817. https://doi.org/10.1001/jamanetworkopen.2022.48817 🔓
- Duan DX, Zhou SY, Zheng QH, Lu LY, Chen Y, Li Y. [Analysis of clinical research characteristics on acupuncture and moxibustion for irritable bowel syndrome]. J Clin Acupunct. 2017;33(4):43–50.
- Moon H, Ryu Y, Lee IS, Chae Y. Acupuncture treatment for functional gastrointestinal disorders: Identification of major acupoints using network analysis. Integr Med Res. 2023 Sep;12(3):100970. https://doi.org/10.1016/j.imr.2023.100970 🔓
- Manheimer E, Cheng K, Wieland LS, Min LS, Shen X, Berman BM, Lao L. Acupuncture for treatment of irritable bowel syndrome. Cochrane Database Syst Rev. 2012 May 16;2012(5):CD005111. https://doi.org/10.1002/14651858.cd005111.pub3 🔓
- Standardization Administration of China. GB/T 15657-2021 Classification and Codes of Diseases and Patterns in Traditional Chinese Medicine. Beijing: State Administration for Market Regulation & Standardization Administration of China, 2021. https://www.cacm.org.cn/wp-content/uploads/2022/03/中医病证分类与代码.pdf 🔓
- World Health Organization. 26 Supplementary Chapter Traditional Medicine Conditions – Module I. https://icd.who.int/browse11/l-m/en#/http://id.who.int/icd/entity/718687701 🔓
- Nguyen J. L’inclusion de la médecine chinoise dans la nouvelle classification internationale des maladies : une source de confusion et une erreur. Acupuncture Preuves & Pratiques. Juin 2020. https://gera.fr/linclusion-de-la-medecine-chinoise-dans-la-nouvelle-classification-internationale-des-maladies-une-source-de-confusion-et-une-erreur/ 🔓
- China Association of Chinese Medicine, Section of Spleen and Stomach Diseases. [Expert consensus opinion on traditional Chinese medicine diagnosis and treatment of irritable bowel syndrome (2017)]. Journal of Traditional Chinese Medicine. 2017;58(18):1614–1620.
- Gong S, Yu X, Yang J, Huang D, Yu S, Yang S. The dose-effect relationship of acupuncture in the treatment of functional gastrointestinal disorders: A meta-regression of randomized controlled trials. Eur J Integr Med. 2024 Oct;71:102406. https://doi.org/10.1016/j.eujim.2024.102406 🔓
- Yang Y, Rao K, Zhan K, Shen M, Zheng H, Qin S, Wu H, Bian Z, Huang S. Clinical evidence of acupuncture and moxibustion for irritable bowel syndrome: A systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. Front Public Health. 2022 Nov 24;10:1022145. https://doi.org/10.3389/fpubh.2022.1022145 🔓
- Shi YZ, Tao QF, Qin D, Chen M, Yu SG, Zheng H. Acupuncture vs. antispasmodics in the treatment of irritable bowel syndrome: An adjusted indirect treatment comparison meta-analysis. Front Physiol. 2022 Oct 6;13:1001978. https://doi.org/10.3389/fphys.2022.1001978 🔓
- Gan Y, Huang SL, Luo MQ, Chen M, Zheng H. Acupuncture in addition to usual care for patients with irritable bowel syndrome: a component network meta-analysis. Acupunct Med. 2022 Oct;40(5):403-414. https://doi.org/10.1177/09645284221085280
- Zhao J, Zheng H, Wang X, Wang X, Shi Y, Xie C, Tao Q, Li D, Sun J, Tian J, Gao J, Liu H, Shi S, Ni J, Xue R, Hu H, Chen M, Yu S, Li Z. Efficacy of acupuncture in refractory irritable bowel syndrome patients: a randomized controlled trial. Front Med. 2024 Aug;18(4):678-689. https://doi.org/10.1007/s11684-024-1073-7 🔓
- Pei L, Geng H, Guo J, Yang G, Wang L, Shen R, Xia S, Ding M, Feng H, Lu J, Li J, Liu L, Shu Y, Fang X, Wu X, Wang X, Weng S, Ju L, Chen X, Shen H, Sun J. Effect of Acupuncture in Patients With Irritable Bowel Syndrome: A Randomized Controlled Trial. Mayo Clin Proc. 2020 Aug;95(8):1671-1683. https://doi.org/10.1016/j.mayocp.2020.01.042 🔓
- Nguyen J. Irritable Bowel Syndrome. Evidence in Acupuncture. July 2025. |URL| 🔓
- Yang Y, Wang J, Zhang C, Guo Y, Zhao M, Zhang M, Li Z, Gao F, Luo Y, Wang Y, Cao J, Du M, Wang Y, Lin X, Xu Z. The efficacy and neural mechanism of acupuncture therapy in the treatment of visceral hypersensitivity in irritable bowel syndrome. Front Neurosci. 2023 Sep 4;17:1251470. https://doi.org/10.3389/fnins.2023.1251470 🔓
Mots-clés : Gastro-entérologie